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Introduction

Cet article ne vise pas à donner un mode d'emploi détaillé du Logbook of the World; un tel document existe en effet déjà, et même en français. Le but premier de ces lignes est de faire comprendre les fondements de ce système: pourquoi il a été développé, par qui il est utilisé, ce que l'on peut en obtenir et quelles limitations il présente.


Pourquoi le LoTW ?

Contacter un beau DX est une chose, faire rentrer sa carte QSL en est une autre, dans certains cas bien difficile.

Beaucoup de stations refusent en effet de répondre aux QSL par le bureau. Les envois en direct sont coûteux en temps et en argent, pour un résultat qui n'est pas non plus garanti, car une fraction non négligeable des cartes, pouvant facilement atteindre 30%, ne rentre pas non plus par ce moyen, certaines régions du monde présentant des risques de « pertes » encore bien plus élevés: YB, HS, VU, UA, PY ne sont que quelques exemples de pays qui posent régulièrement problème.

Cela faisait donc longtemps que les DX'Men rêvaient d'un système permettant d'obtenir des crédits pour le DXCC, le numéro un incontesté des diplômes radio-amateurs, sans avoir besoin d'envoyer des cartes QSL à l'ARRL. Aux problèmes déjà cités ci-dessus, on peut en effet ajouter le risque de perte lors du trajet vers les USA, et retour, des cartes laborieusement collectées, ce qui peut s'avérer catastrophique si elles sont envoyées en grand nombre.

Depuis l'automne 2003, un tel système est devenu réalité avec le LoTW, géré par l'ARRL (American Radio Relay League, l'équivalent américain de l'USKA), mais à disposition des radio-amateurs du monde entier, indépendamment de toute affiliation à l'ARRL.

Comment utiliser LoTW ?

A la base, le système consiste simplement à télécharger un log électronique sur un serveur de l'ARRL. Dès qu'une des stations que vous avez contactées en aura fait de même, il en résultera pour tous les deux une QSL électronique qui pourra être utilisée à la place d'une QSL papier comme preuve du QSO.

Pour éviter qu'il soit possible d'usurper un indicatif, quelques mesures de sécurité ont été ajoutées; c'est d'ailleurs le principal grief que l'on voit formuler pour justifier une non utilisation de ce système. Concrètement, il faut d'abord s'inscrire auprès de l'ARRL en envoyant par poste une photocopie d'une pièce d'identité et de sa licence. Il faut aussi télécharger depuis le site de l'ARRL deux petits programmes qui permettront de signer électroniquement les logs afin de garantir qu'ils proviennent bien de vous.

L'un de ces programmes, TQSLCert, permet de demander un certificat électronique qui est en fait un fichier qui vous sera adressé très rapidement par email une fois que votre inscription par courrier aura été validée. Il suffit ensuite de double-cliquer sur ce fichier pour importer le certificat qu'il contient.

Une fois votre certificat disponible, il vous permettra de signer électroniquement chaque log que vous enverrez sur le système. L'opération revient en fait à encrypter votre log original, habituellement au format ADIF, en un format sécurisé. Cette opération ne prend que quelques secondes et le fichier qui en résulte peut être téléchargé directement sur le site des utilisateurs de LoTW ou envoyé par email. En fonction de la charge du système, votre log sera traité instantanément ou après quelques heures et la liste des nouvelles QSL électroniques pourra dès lors être consultée en ligne.

 

Qui utilise LoTW ?

Plus de 26'000 indicatifs dans 322 des 338 pays DXCC actuels. Cela peut sembler relativement limité comparé au nombre d'amateurs dans le monde, mais il s'agit souvent de stations très actives, notamment dans les contests, qu'il est donc facile de contacter, souvent sur plusieurs bandes. A titre d'exemple, la superstation HC8N (Galapagos) a déjà généré plus de 100'000 QSL électroniques ! Un certain nombre d'utilisateurs de LoTW ont déjà dépassé le cap des 300 pays DXCC confirmés rien que par ce système.

Sans surprise, le plus grand nombre d'utilisateurs se trouve aux USA (13'000), suivis par l'Allemagne (800), l'Italie (700), le Canada (650), le Japon et l'Angleterre (600). La Suisse vient en 20e position avec 129, ce qui est très honorable pour un petit pays.

Au niveau des bandes, les ondes courtes (160-10 m) l'emportent largement, probablement du fait que le système est fortement orienté vers le DXCC, qui n'est accessible en VHF que pour les spécialistes de l'EME.

Rien n'empêche toutefois de rentrer des contacts sur toutes les bandes amateurs existantes.

Au niveau des modes, le meilleur taux de confirmation s'obtient en modes digitaux (RTTY, PSK, etc.), ce qui s'explique par le fait que ces modes sont aujourd'hui émis et décodés presque exclusivement par des logiciels qui intègrent la plupart du temps une fonction de log électronique.

Comme on peut s'en douter, la date des contacts influence fortement la probabilité de confirmation par LoTW. Les programmes de log électronique ne sont en effet utilisés de manière courante que depuis une dizaine d'années; pour les contacts plus anciens, le problème est de saisir les informations figurant dans les anciens logs papier (à supposer qu'ils existent encore) dans un programme, ce qui est un travail des plus fastidieux ! On reçoit malgré tout un certain nombre de confirmations pour d'anciens contacts. Jusqu'à l'an 2000 environ, le taux de succès est bon; il est moyen jusque vers 1990 et nettement plus limité, bien que non nul, pour les dates antérieures. Le plus ancien QSO connu pour avoir été confirmé par LoTW remonte à 1959 !

Notons encore que de plus en plus d'expéditions chargent leur log sur LoTW. Ceci concerne aussi d'anciennes expéditions, datant parfois de 10 ou même 20 ans, dont les logs papier ont été transcrits dans un log électronique. On a donc de temps en temps la bonne surprise de voir apparaître des confirmations inattendues pour un pays rare sur plusieurs bandes.

 

Combien de QSO sont-ils enregistrés sur LoTW ?

A fin mars 2009, les données de 215 millions de QSO étaient enregistrées sur le système. Il en a résulté presque 20 millions de QSL électroniques.

 

Que coûte l'utilisation du LoTW ?

L'inscription et l'envoi de logs sont entièrement gratuits. L'utilisation de chaque QSL électronique est par contre soumise à une petite taxe de 0.15 à 0.25 USD (il faut quand même financer les serveurs nécessaires pour gérer d'énormes volumes de données !).

 

Le LOTW remplace-t-il les QSL papier ?

Les avis sont partagés sur le sujet, mais le soussigné répond clairement non.

Les QSL électroniques générées par le système sont certes un moyen pratique et bon marché d'augmenter ses scores au DXCC, mais ils ne remplacement de loin pas une QSL papier. En particulier, les crédits LoTW ne sont utilisables que pour les diplômes de l'ARRL et non, par exemple, pour le IOTA, le WAZ et tous les diplômes d'autres éditeurs. Charger son log sur LoTW ne devrait donc pas être une mauvaise excuse pour ne plus envoyer de QSL papier !

Au niveau des demandes pour les différentes variantes du DXCC, l'utilisation de LoTW n'exclut d'ailleurs pas les QSL papier. La procédure normale est de commencer à remplir la demande en ligne sur le site des utilisateurs de LoTW, en cochant dans un tableau les QSL électroniques que l'on souhaite utiliser; il est ensuite possible de les compléter par un envoi de QSL papier incluant les contacts pour lesquels on ne dispose pas d'une QSL électronique équivalente.

 

LoTW ou eQSL: quel est le meilleur système ?

Il est difficile de parler du LoTW sans aborder la question de l'autre système de QSL électroniques: eQSL (http://www.eqsl.cc). Chacun de ces systèmes présente ses points forts et ses inconvénients; en voici quelques uns:

  • eQSL vise plus clairement à remplacer les QSL papier puisqu'il permet l'impression des QSL électroniques avec un design paramétrable; on obtient donc un résultat semblable à une carte traditionnelle. Les QSL LoTW restent quant à elles de simples enregistrements dans une base de données;

  • les confirmations via eQSL nécessitent un traitement manuel de chaque demande de QSL pour vérifier si les données du QSO sont correctes, comme pour une QSL traditionnelle. LoTW fait par contre automatiquement la comparaison des logs et génère une QSL électronique dès que les deux opérateurs ont envoyé des logs incluant le même QSO avec des données concordantes;

  • les cartes de eQSL ne sont pas valables pour le DXCC (ni les autres diplômes de l'ARRL), mais eQSL a créé sa propre gamme de diplômes, dont le eDX100 qui est similaire au DXCC. Elles sont aussi valables pour le WAZ, les autres diplômes de CQ, ainsi que ceux de divers autres organismes;

  • les QSL LoTW sont actuellement utilisables seulement pour le DXCC et le WAS; de plus, elles sont le seul moyen de confirmation accepté pour le tout nouveau Triple Play WAS (contacts avec les 50 états américains dans les 3 modes: CW, phonie et modes digitaux);

  • eQSL est utilisable également par les SWL's; LoTW ne peut pas l'être vu son mode de fonctionnement;

  • l'utilisation de eQSL est plus simple au départ que celle de LoTW (moins de mesures de sécurité, ce qui n'a d'ailleurs pas que des conséquences positives), mais donne par la suite plus de travail (validation manuelle de chaque demande de QSL).

A chacun donc de faire son choix, sachant que rien n'empêche celui qui voit un intérêt aux deux systèmes de télécharger ses logs aux deux endroits !

 

Où s'inscrire et trouver davantage d'informations sur LoTW ?

Le site de l'ARRL est le point de départ incontournable: http://www.arrl.org/lotw/ 

Cliquez sur « New Users Click Here GET STARTED ».

La page qui s'affiche alors vous permet de consulter un mode d'emploi détaillé en français rédigée par F6IRF (une dizaine d'autres langues sont disponibles), de télécharger les logiciels nécessaires et d'envoyer votre demande initiale de certificat.

Le site du soussigné: http://www.hb9bza.net/ donne accès à une liste des utilisateurs connus de LoTW, actualisée en moyenne deux fois par semaine, et au logiciel RXCLUS qui fait usage de cette liste pour marquer spécialement les stations utilisant LoTW parmi toutes celles annoncées sur le DX-Cluster, par exemple sur HB9IAC-8.

 

 

Robert CHALMAS - HB9BZA


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